mardi 17 janvier 2012

Le Baratin

En contrebas de la rue de Belleville se cache une petite adresse, petit restaurant par la taille mais grand par les éloges qui lui sont faites.

C'est en recherchant une bonne adresse sur internet que j'ai découvert le Baratin. Tout d'abord par le biais du blog Chroniques du Plaisir, qui le place dans la liste de ses restaurants préférés. J'aime beaucoup ce blog et le ton de son auteur qui réussi à nous faire voyager avant même d'avoir mis les pieds dans l'un des établissements qu'il nous raconte, qu'il nous fait vivre par procuration. Si j'osais la blague facile, je dirais même que Chroniques du Plaisir n'est pas du genre à nous baratiner ...

Mais revenons à ma quête d'une bonne table pour un samedi soir en amoureux. En faisant de plus amples recherches sur internet, je m'aperçois rapidement que de nombreux articles de presse recommandent le Baratin. Tout ça ayant sérieusement attisé ma curiosité, je décide de réserver tout de suite une table pour le weekend suivant.
Premier essai, premier échec : le restaurant est fermé pour les fêtes de fin d'année et ne sera ouvert qu'à partir du 3 janvier. Je ne me décourage pas, nous irons la semaine prochaine.
Deuxième semaine, deuxième essai, deuxième échec : J'appelle le restaurant à 10h un vendredi matin afin de réserver pour le samedi soir ... le restaurant affiche complet, que ce soit pour le premier ou le second service, vendredi comme samedi ...! Franchement déçus mais toujours pas découragés, nous reportons encore notre sortie. Ce sera le Baratin ou rien!
C'est au lundi matin de la troisième semaine que j'ai sauté sur mon téléphone pour être la première à bloquer deux couverts pour samedi soir. Enfin, j'allais être l'heureuse élue! Certes il y avait (enfin) de la place, mais à condition de vouloir diner à 19h30 ou à 21h30 uniquement et surtout pas à 20h30 car la maison ne prend pas les réservations à cette heure ci ...

Qu'on se le dise, le Baratin, ça se mérite ...

Mes efforts se sont vus récompensés par de belles assiettes, de bons vins, et une ambiance chaleureuse d'un vieux Paris un peu bohème, un peu gouailleur.

Les assiettes sont riches et appétissantes, mettant en valeur le produit brut et bien traité. Il n'y a pas de carte, uniquement une gigantesque ardoise que le serveur essaie de faire tenir en équilibre et qui tourne de tables en tables, au fur et à mesure de l'arrivée des clients. Il y a donc peu de choix, ce qui reste à mon sens un gage de qualité. L'ardoise nous propose un choix équilibré entre viandes et poissons, pour les entrées comme pour les plats, où sont semés quelques touches d'originalité sur une toile de classicisme réconfortant.

Nous avons commencé avec un joli petit bouillon de lieu jaune et légumes, frais et délicat aux saveurs légèrement asiatiques, et un carpaccio de gros mulet noir et vinaigre fumé. Des morceaux de poisson coupés comme des sashimi ont une belle texture et un vrai goût prononcé.

Nous avons continué avec une joue de veau et ses légumes, et un magret de canard des Landes, oignons et salsifis confits. La joue de veau était très fondante, servie copieusement, les légumes comme un potager miniature reconstitué dans mon assiette. Ce plat aurait été un complet ravissement s'il n'avait pas été aussi riche, car la viande comme les légumes était couchés sur un lit de jus de viande bien trop gras. C'était donc très bon, mais j'ai laissé la moitié de mon assiette. En ce qui concerne le canard, lui aussi servi généreusement, il était visiblement "mal cuit", dixit l'Homme qui l'a mangé, ce qui signifie que la viande était trop cuite. En effet, le serveur n'avait pas demandé la cuisson désirée. Mais les oignons grelots et salsifis confits en accompagnement étaient à tomber à la renverse. J'ai encore du boulot pour savoir les faire aussi bien! 


Un seul dessert, un moelleux au chocolat et sa petite crème anglaise, plutôt mignon le petit! (et BON!). 

Nous avons pris le vin au verre uniquement, afin de pouvoir en tester plusieurs. Ils m'ont tous étonnés et ravis. On peut tout de suite constater que le patron du restaurant est un amateur de bons vins et qu'il soigne sa sélection. Si vous choisissez une bouteille de vin, elle sera ouverte au bar et carafée. Les serveurs, comme leur patron, sentent le vin avant de le servir, et n'hésiteront pas à ouvrir tout de suite une autre bouteille s'ils remarquent que le vin à un problème. J'ai vu la serveuse s'avancer vers une table pour servir le vin, le sentir en chemin, faire demi tour et ouvrir une autre bouteille, carafée à son tour. Après vérification, les clients ont pu être servis et s'épargner la désagréable tâche de tester leur breuvage sous l'œil hagard du serveur qui attend qu'on lui dise que son vin est "très bien, merci". 

Je crois que c'est grâce à ce genre de détail que l'on peut se sentir vraiment bien dans un restaurant. Au Baratin, le patron fait un peu la gueule et regarde la salle par dessus ses lunettes en ouvrant des bouteilles de vin, le serveur est très aimable et a un vieux tablier bleu de cuistot, la décoration est dépareillée mais agréable, un peu comme dans le salon de mamie où l'on se sent bien. Avant de diner, prenez un verre accoudé au massif bar en bois, vous serez plus près des conversations intéressantes ...


2 commentaires:

  1. Il n'y a qu'un dessert à la carte???
    Ou vous avez pris qu'un dessert?

    Perso, dans le quartier de Belleville (que je trouve bof pour sortir le soir), j'ai adoré Le Galopin :-)
    Je le conseille vivement mais avec son esprit bistrot, je le prefere le soir...

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    1. Il y a bien sur plusieurs desserts proposés à la carte! Mais nous n'en avons pris qu'un, en effet. Les autres desserts semblaient tout aussi alléchants que le moelleux au chocolat ...

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